Bibliothèque de Melleray : inventaire en cours
Au début du mois de septembre 1792, les derniers moines de Melleray – abbaye fondée en 1145 – quittent les lieux sous la pression de la Révolution. Il est alors décidé d’acheminer les archives et une partie de la bibliothèque monastique à Châteaubriant. L’abbaye est rachetée par un négociant de Nantes, Sylvain Paris, qui conserve les bâtiments et exploite le domaine. L’abbatiale devient église paroissiale.
La tourmente révolutionnaire calmée, une nouvelle communauté de moines retrouve les lieux le 24 juillet 1817. Les frères sont majoritairement anglais et irlandais et ont pour abbé Dom Antoine, né Anne-Nicolas-Charlier de Beauregard. Ils venaient de l’abbaye anglaise de Lulworth (Dorset), fondée pour des moines de la Val-Sainte (Suisse) qui étaient arrivés en Angleterre en 1794 avec l’intention d’établir une fondation au Canada. Ce projet ne put se réaliser et leur séjour se prolongea.
Cependant les autorités anglaises ne souhaitaient pas que cette communauté perpétue son existence sur place : entendant uniquement donner un refuge à des religieux français émigrés, le gouvernement avait sommé les moines de ne plus accueillir de nouveaux frères et de regagner la France.
La bibliothèque de Melleray témoigne notamment de cette page anglaise de l’histoire cistercienne. Elle contient une importante collection de livres que les moines de Lulworth avaient laissés en dépôt à l’abbaye de Stapehill (Dorset) en 1817, au moment de leur départ pour la France. Les ouvrages sont restés dans cette maison de moniales jusqu’en 1991, lorsque les religieuses déménagent pour le Pays de Galles, à Whitland.
Pour en savoir plus sur l’histoire de l’abbaye de Melleray, voir :
BOUVET Christian et GALLICÉ Alain, Notre-Dame de Melleray. Une abbaye cistercienne de sa fondation à aujourd’hui, [Châteaubriant], Histoire et Patrimoine du Pays de Châteaubriant, 2012.