Bernard de Clairvaux et la philosophie des Cisterciens du XIIe siècle — ARCCIS : Association pour le rayonnement de la culture cistercienne

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Bernard de Clairvaux et la philosophie des Cisterciens du XIIe siècle

Bernard de Clairvaux, philosophe? Une école cistercienne au XIIe siècle? Telles sont les deux questions affrontées dans chacune des parties de ce livre de Christian Trottmann (Turnhout, Brepols, 2020).

Une historiographie contemporaine oppose souvent à un Abélard renouvelant la philosophie par l’accueil de la logica nova et de la dialectique un Bernard dogmatique, dernier des Pères de l’Église. Prenant le contrepied de cette caricature, la première partie affronte la première question et présente un Bernard de Clairvaux philosophe, fleuron du socratisme chrétien. Reconnu comme tel depuis Pierre Courcelle, Bernard donne toutefois à cette philosophie socratique une inflexion marquant le primat de l’humilité (Ch. I), le détour nécessaire par la charité (Ch. II) en vue de parvenir à la contemplation (Ch. IV). Entre ces deux points d’inflexion, un chapitre développe le rôle central pour lui du libre arbitre et celui de la conscience (Ch. III).

Il est de coutume d’opposer le cloître et l’école au XIIe siècle. Toutefois, si nous entendons par là, non un lieu d’enseignement où l’on noterait les présents et les absents, mais un réseau d’influence intellectuelle, voire spirituelle, il devient possible de parler d’une école cistercienne. La deuxième partie recherche la présence ou non des caractéristiques humanistes mises en évidence dans la première chez divers auteurs cisterciens de ce temps. Ils sont pris d’abord parmi les plus proches de Bernard: Aelred de Rievaulx, Guerric d’Igny, Geoffroy d’Auxerre (Ch. I). Puis (Ch. II) sont examinés trois auteurs cisterciens parmi les plus philosophes du XIIe siècle: Isaac de l’Étoile, Garnier de Rochefort et Hélinand de Froidmont. Enfin (Ch. III), on en vient à trois auteurs qualifiés de «satellites» dont le rapport à l’Ordre Cistercien est plus complexe: Guillaume de Saint-Thierry, Alain de Lille et Joachim de Flore.

Christian Trottmann est agrégé, docteur et habilité à diriger les recherches en Philosophie, Docteur en Théologie Catholique. Ancien membre de l’École Française de Rome, il a consacré sa thèse à la Vision Béatifique (BEFAR 289, Rome, 1995, Prix Bordin de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres). Il a publié depuis une douzaine d’ouvrages, dirigé autant d’ouvrages collectifs et écrit cent cinquante articles concernant principalement l’Histoire de la Philosophie Médiévale et Renaissante. Directeur de Recherche au CNRS, rattaché au Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours, et ancien Directeur de Programme au Collège International de Philosophie, il enseigne à l’Université de Bourgogne.

(Présentation du livre sur le site de l'éditeur)

Table des matières:

Avant-propos. Paradoxes et apories autour de la philosophie de Saint Bernard et des cisterciens

Première partie. Bernard de Clairvaux philosophe?
Introduction. Saint Bernard dans l'histoire de la philosophie du Moyen Âge
Chapitre I. Le premier mets: humilité du "Connais-toi toi-même"
Chapitre II. Le deuxième mets: le détour de la charité et son ampleur eschatologique
Chapitre III. Grandeur et misère de la volonté libre: le sujet bernardin et sa conscience
Chapitre IV. Le troisième mets: de la considération spéculative à la contemplation bienheureuse
Conclusion de la première partie. La philosophie de Saint Bernard

Deuxième partie. Les cisterciens du XIIe siècle et la philosophie
Introduction. Une école cistercienne?
Chapitre V. Les plus proches de Bernard
Chapitre VI. Parmi les plus philosophes des Cisterciens du XIIe siècle
Chapitre VII. Satellites

Conclusion. Un socratisme de cénobites?

Bibliographie

Index biblique
Index des noms propres

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