Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°79-2017). "[Au XIIe siècle, après leurs deux grandes missions sociales: évangélisation de l’Europe et instruction des peuples], d’autres occasions de dévouement social s’offraient à l’activité des moines. Ceux-ci ne les saisirent pas. Ils se replièrent sur eux-mêmes. Par ce repliement, les abbayes perdirent de plus en plus leur influence sur le monde [en renonçant aux écoles et au ministère des âmes]. Nombreux sont ceux qui rompirent tout contact avec la culture intellectuelle, si frémissante de vie à cette époque où elle renaissait à la lumière. Les moines s’isolèrent ainsi de la société : la société ne vint plus à eux, elle s’adressa à d’autres institutions."
Ces lignes sont celles du célèbre historien de l’Ordre de Saint Benoît, Dom Philibert Schmitz. Si la véracité historique des faits est incontestable, on peut s’étonner qu’un moine, évidemment influencé par les orientations monastiques de Maredsous dans les années 1940-
1950, présente cet éloignement du monde comme une des causes de la décadence du monachisme aux XIIIe-XVe siècles. Nous sommes aux antipodes du mouvement anachorétique des origines. Qu’en a-t-il été de l’anachorèse au cours de ces quelque quatre siècles habituellement présenté comme ceux d’une décadence généralisée de l’ordre monastique ?
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Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°79-2017). Les XVIIe-XVIIIe siècles voient, pour une large part, le mouvement de décadence se poursuivre et s’accentuer. Il aboutira en France d’abord au regroupement d’un grand nombre d’ordres monastiques, avant la suppression des vœux de religion par la Révolution. Néanmoins, dans ce sombre tableau, plusieurs efforts de réforme se font jour, souvent avec un réel et large succès. Comme on va le voir, le premier mouvement est toujours de revenir aux sources de la vie monastique, donc à son principe même qu’est l’anachorèse.
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Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). Comme on l’a déjà relevé pour Dom de Lestrange, les moines du XIXe siècle, avec la majorité de leurs contemporains catholiques, perçoivent la société comme profondément perturbée par les événements de la fin du siècle précédent : Révolution, Empire, effondrement de la France, persécutions, mentalité issue des Lumières. Sur une population de 30 millions de Français (vers 1815), on estime les non-catholiques à 560 000 seulement, mais la pratique reste faible. D’après le nonce Macchi, « plus que la moitié des catholiques sont dans l’ignorance des devoirs du chrétien et plongés dans l’indifférence ».
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Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). XXe siècle. Débutons cette fois par l’enseignement du Magistère qui reflète assez bien, pensons-nous, l’évolution de la mentalité catholique tout au long du siècle passé.
Le Magistère témoigne d’une compréhension certaine de la place que doivent tenir les contemplatifs dans la vie de l’Église comme dans sa mission. Dans sa constitution apostolique Umbratilem (1924), Pie XI rappelle aux chartreux et à tous ceux « qui font profession de mener une vie de solitude, loin des fracas et des folies du monde », qu’ils
participent de façon authentique et même essentielle à l’apostolat de tous les chrétiens. Au milieu du corps ecclésial, les moines reçoivent comme « leur affaire principale de s’offrir et de se vouer à Dieu, en vertu d’une fonction pour ainsi dire officielle, comme victimes et hosties de propitiation, pour leur salut et celui du prochain ».
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Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). Notre long parcours historique et théologique qui s’étale sur dix-sept siècles nous a permis de dégager les constituants essentiels de la pratique et d’une théologie spirituelle de l’anachorèse vécue par les moines chrétiens d’Orient et surtout d’Occident.
Depuis toujours, le moine est celui qui, pour répondre à un appel particulier et très spécifique de Dieu, se retire de la société des hommes. Cette anachorèse représente non seulement le premier pas constitutif de toute vocation monastique, mais sa véritable dynamique, quelles que soient ses diverses modalités selon les temps et les cultures. Fait massif et récurrent, l’anachorèse marque l’originalité de la voie monastique au sein de nombreuses manières de mettre en œuvre la grâce baptismale.
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Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). Introduction : rester seul ou être avec les autres ? En général, les titres d’une intervention ou d’une conférence donnent une orientation : ils cherchent à toucher l’auditoire, tout en laissant libre l’intervenant. Il y a là un risque certain : l’auditoire, face au titre quelque peu captivant ou ambigu, s’imagine ou bien s’attend à ce que l’auteur aborde un argument précis, et reste ensuite déçu de la liberté avec laquelle le thème a été abordé, et qui va jusqu’à en diluer le contenu.
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Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). En général, les règles ou les écrits issus de milieux cénobitiques insistent sur la vie commune, sur ses caractéristiques, sur les valeurs qu’elle véhicule et sur le style qui doit lui donner sa forme. Mais on n’aborde pas de manière particulière les modalités selon lesquelles les frères doivent entrer en relation et communiquer entre eux. Il faut bien reconnaître que la sensibilité pour la qualité des relations interpersonnelles n’a évolué que progressivement, et surtout, dans les milieux ecclésiaux, depuis le concile Vatican II. Il ne faut donc pas reporter sur les textes anciens nos exigences actuelles.
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Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°81-2019). Dans le texte de Bonhoeffer cité ci-dessus, une dimension importante de la communauté chrétienne est soulignée : elle est une réalité pneumatique et non psychique. Le rapport de ces deux dimensions entre inévitablement en jeu dans les relations interpersonnelles, et les obstacles aux relations naissent précisément quand cette dimension « pneumatique » n’est pas suffisamment devenue consciente dans une communauté, et que, par suite, les relations sont gérées sur un mode « psychique ».
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Giovanna GARBELLI, ocso (Collectanea Cisterciensia N°74-2012). Je crois que, pour parler d’encouragement spirituel, il nous faut prendre en considération quelques caractéristiques de l’accompagnement spirituel chrétien d’après l’enseignement du Nouveau Testament et la Tradition, et particulièrement la tradition monastique.
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Charles DUMONT, ocso (Collectanea Cisterciensia N°72-2010). L'actualité de Cîteaux, c'est que Cîteaux existe aujourd'hui, et nous en sommes! C'est le fait dont il faut partir et ce fait dure depuis près de neuf siècles. "Ce qui compte, disait Camus, c'est la vérité. Et j'appelle vérité tout ce qui continue". Nous ne sommes donc pas "en recherche" sur ce point là. Et pourtant, il nous reste toujours à l'explorer, à en découvrir le secret.
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